« Je m’appelle Claudine, j’ai 76 ans et, avec mon mari, nous aimons les grandes plages du Cotentin, face aux îles anglo-normandes. » Il faisait beau à Gouville-sur-Mer, le 22 juillet 2021 ; la mer était calme et un léger vent soufflait de la terre vers le large. « À mon âge, on peut commencer à sentir les effets de la « vieillerie » et une hernie discale me lance régulièrement dans une jambe. Cela ne nous empêche pas de profiter des bains de mer et des eaux claires de la Manche, raconte Claudine. Je me vois encore nager la brasse à proximité du rivage, sentir quelques raideurs dans ma jambe qui ne répondait plus, j’ai bu la tasse à plusieurs reprises du fait des vaguelettes. J’ai sans doute paniqué, puis perdu connaissance. » Son mari, qui nageait un peu plus loin, l’a soudain vue inconsciente et flottant sur le ventre. Il a aussitôt fait signe au nageur sauveteur de la SNSM.
Matisse Gauthier, étudiant en deuxième année de médecine à Besançon, était à Gouville ce jour-là, effectuant sa seconde saison sur les plages normandes. Il était en surveillance au bord de l’eau pendant que les deux autres nageurs sauveteurs – Cécile Cozic, étudiante infirmière, et Alexandre Zublena – étaient en vigilance sur la chaise haute au poste de plage. « J’ai tout de suite entendu l’appel du mari de Claudine, et en me dirigeant vers lui, j’ai appelé Alexandre à la VHF pour qu’il descende le matériel de secours », relate Matisse. Avec l’aide de son époux, ils ont ramené Claudine sur la plage. Elle ne respirait plus et n’avait plus de pouls. « J’ai entrepris un massage cardiaque, bientôt relayé par Cécile et une infirmière opportunément présente sur la plage. Au bout de huit minutes, la respiration a repris mais nous avons encore continué le massage pendant deux minutes. » Un médecin en vacances les a rejoints et a aidé l’infirmière à activer l’aspirateur de mucosités et à mettre en place une canule de Guedel, deux matériels à disposition dans le poste de surveillance. L’hélicoptère de la sécurité civile est venu prendre en charge la victime quelques minutes après.
Claudine restera trois jours en réanimation à l’hôpital de Cherbourg, puis quelques jours en cardiologie. Avec son mari, elle est repassée à la plage le mois suivant pour remercier le poste de secours avec un cadeau, sans croiser ses anges gardiens car la relève du mois d’août a permis aux juilletistes de prendre des vacances bien méritées.
Nos sauveteurs sont formés et entraînés pour effectuer ce type de sauvetage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !
Nageurs sauveteurs engagés
Adjoint chef de poste : Matisse Gauthier
Sauveteurs qualifiés : Cécile Cozic et Alexandre Zublena
Article rédigé par Étienne Devailly, diffusé dans le magazine Sauvetage n°157 (3e trimestre 2021)